Valentino a finalement eu l'autorisation de Masao Furusawa, de tester la Ducati durant les essais organisés après le grand-prix de Valence, en Espagne :
"Furusawa m’a appelé et m’a dit que c’était une façon de me remercier pour ce que j’ai fait pour Yamaha. Je pense que c’est un beau geste et cela montre que Yamaha valorise ce que j’ai fait ces dernières années."
Et la déclaration d'Allesandro Cicognani, le directeur du programme MotoGP de Ducati :
"Je ne sais pas ce qu’ont exactement dit Rossi ou Yamaha mais j’ai appris ça et j’en suis très heureux. Je pense que c’est en quelque sorte une récompense que Yamaha offre à Valentino pour tout ce qu’il a fait pour eux.
Nous pouvons nous estimer heureux et d’une certaine manière je tiens à remercier Yamaha. J’ai une bonne relation avec Lin Jarvis et je vais profiter de cette opportunité pour le remercier parce qu’il a toujours été juste et ouvert à la discussion. Ce n’est pas facile et c’est très bien. Nous allons travailler jusqu’à la fin de la saison et commencer à nous préparer pour 2011 juste après la course à Valence.
Je pense que ce test est important pour tout le monde étant données les restrictions qui entourent les essais, je pense que tous les pilotes doivent avoir l’opportunité de tester la moto qu’ils vont utiliser l’année suivante. C’est important pour tout le monde. Il testera la moto 2011 et ensuite nous verrons. Nous travaillons déjà là-dessus !"
Le 12/09/2010
Valentino était sur le circuit d'Aragon, en Espagne, mercredi, pour découvrir le tracé qui est nouveau au calendrier cette année, au guidon d'une Yamaha R1. Il a trouvé le circuit rapide avec des virages complexes mais fun.
Le 21/08/2010
En partant pour Ducati l'année prochaine, Valentino se lance un défi jamais réalisé à ce jour, être champion du monde en catégorie reine avec 3 marques différentes. Quand il quitta Honda pour signer chez Yamaha en 2004, marque aux diapasons restait sur onze années sans titre mondial et subissait la loi de son grand rival. On donnait alors peu de chances à Valentino de réussir son pari.
Et pourtant, en seulement un hiver, il transforma la M1 en une machine à victoires et à titres. Il l'imposa dès la première course de la saison en Afrique du Sud, puis empocha le titre de champion du monde en fin de saison. Trois autres couronnes mondiales suivront (2005, 2008 et 2009).
Depuis son arrivée chez Yamaha, la M1 est devenue la référence du plateau MotoGP et son coéquipier, Jorge Lorenzo, actuel leader et en route vers son premier titre dans la catégorie reine, est le premier à bénéficier du travail de développement accompli par Valentino.
Une anecdote en dit long sur son talent de metteur au point. En juillet dernier, encore convalescent après sa double fracture tibia-péroné, il avait testé sa condition physique lors de deux séances de roulage à Misano et à Brno sur la Yamaha R1 officielle du mondial Superbike.
Il en profita au passage pour donner quelques conseils afin d'améliorer la moto. Résultat, deux semaines plus tard, Cal Crutchlow remporta les deux manches à Silvertone après avoir signé la superpole. Auteur d'un doublé pour la première fois de la saison, il s'empressa de remercier Valentino pour son coup de main et ses précieux conseils.
"Valentino est non seulement un grand pilote, mais c'est un metteur au point exceptionnel. Confiez-lui n'importe quelle moto, il en fera une machine gagnante." Déclare Bernard Anciau, l'un de ses mécanos.
Ce qui risque d'être très intéressant pour 2012, avec le changement de règlement et le retour aux moteurs de 1000 cm3. Valentino et Filippo Preziosi, le directeur du service course Ducati et "sorcier" de la mécanique, qui conçu la Desmosedici partiront alors d'une feuille blanche pour exprimer tout leur talent et concevoir la nouvelle moto.
Le 16/08/2010
Valentino était en piste aujourd'hui pour une journée d'essais sur le circuit de Brno. La pluie est venue perturber la séance, mais il a tout de même pu travailler sur sa moto jusqu'à 15h00, l'heure à laquelle il était le dernier à quitter la piste après avoir boulé un total de 50 tours.
L'occasion pour lui d'essayer un nouveau moteur, qui pourrait être utilisé en fin de saison. Il a également travaillé sur ses problèmes rencontrés en course, dimanche et a réalisé le 4e temps de la journée, tout ceci sur la moto 2010, tandis que Jorge Lorenzo et Ben Spies ont déjà pu essayer le prototype 2011.
Son commentaire sur son départ de chez Yamaha pour Ducati :
"Je pense que mon travail ici chez Yamaha est terminé. La situation au sein de Yamaha a beaucoup changé depuis 2004. La M1 est probablement la meilleure machine du MotoGP maintenant, Yamaha a d’excellents pilotes et il semble qu’ils n’aient plus besoin de moi.
Je suis impatient de relever ce nouveau challenge et je pense que ce sera très intéressant.
Je pense qu’un pilote italien sur moto italienne fera le bonheur du public italien. Je pense que nous aurons beaucoup de supporters.
Concernant son souhait d'essayer la Ducati dès le lendemain du grand-prix de Valence, en Novembre, Masao Furusawa, le directeur exécutif de Yamaha a déclaré que se serait peu probable en raison de ses engagements avec la marque :
"Je serais très déçu et très triste si Yamaha refusait. Seul Honda m’a dit non par le passé et c’était une relation très différente de celle que j’ai avec Yamaha. Si je ne peux pas le faire je n’aurai vraiment rien compris à ma relation avec Yamaha !"
Le 15/08/2010
Valentino signe chez Ducati pour 2 ans
C'est désormais officiel, Valentino a signé un contrat de 2 ans avec Ducati, de quoi faire une équipe 100 % italienne et 100 % de passion comme l'affirme Gabriele Del Torchio, le président de Ducati Motor Holding :
"Il symbolise l’excellence dans le monde du motocyclisme, ce qui coïncide parfaitement avec l’excellence "made in Italy" de notre entreprise. Ce sont les valeurs clés de la réussite au niveau technologique, dans le design et dans le sport. Outre la volonté et la passion des deux parties, cet accord a été rendu possible par l’engagement de notre actionnaire, Investindustrial, ainsi que celui de tous les sponsors associés au Team Ducati, sponsors qui croient en cette opportunité et qui partagent et soutiennent nos décisions."
Filippo Preziosi, le directeur général de Ducati Corse, a déclaré :
"Valentino est un passionné de moto et j’ai toujours apprécié écouter ce qu’il avait à dire. Il restera l’un de nos adversaires jusqu’au GP de Valence, un adversaire si grand qu’il donne une valeur particulière à nos victoires, mais dès qu’il pilotera pour Ducati, nous travaillerons ensemble sur tous les moindres détails afin de développer une moto qui lui permette d’exprimer tout son talent. Travailler avec Valentino est l’une des choses les plus enthousiasmantes qui soient pour un ingénieur, et nous sommes très heureux de savoir que nous aurons cette opportunité la saison prochaine."
Le commentaire de Lin Jarvis, le directeur de Yamaha Motor Racing :
"De la part du Groupe Yamaha Motor, je tiens à exprimer notre sincère gratitude pour les sept incroyables années que nous avons passées ensemble. Valentino a rejoint Yamaha en 2004 à un moment où Yamaha était en difficulté dans la compétition sur route et après onze saisons sans la moindre victoire au championnat.
La victoire de Valentino dès son premier GP avec Yamaha en Afrique du Sud, en 2004, a été un moment incroyable et n’était que la première de beaucoup d’autres victoires qui ont fait le bonheur des supporters du MotoGP et de Yamaha à travers le monde. Son talent de coureur et son implication dans le développement lui ont permis de remporter quatre titres MotoGP avec nous et ont aidé Yamaha à faire de la YZR-M1 ‘la moto de référence’ de la catégorie MotoGP.
Nous avons vécu tellement de merveilleux moments et de victoires, nous sommes fiers d’avoir écrit une partie de l’histoire ensemble. Bien que nous regrettions la décision de Vale, nous respectons entièrement son choix de relever un nouveau défi et nous lui souhaitons le meilleur pour 2011 et après.
“Valentino restera un pilote Yamaha officiel pour les huit dernières courses de la saison 2010. En tant que tel, il continuera de bénéficier de notre soutien total et nous espérons et attendons de le revoir gagner ‘en bleu’ avant la fin de la saison !"
Et la déclaration du principal intéressé, Valentino :
"Ce qu’a été ma relation avec Yamaha ces sept dernières années est très difficile à expliquer en quelques mots. Beaucoup de choses ont changé depuis 2004, mais surtout "elle", ma M1, a changé. Au départ ce n’était qu’une moto de milieu de grille en MotoGP, critiquée par la plupart des pilotes et des gens du MotoGP. Aujourd’hui, après l’avoir fait grandir et évoluer, vous pouvez la voir sourire dans son garage, admirée et considérée comme "la meilleure de la catégorie".
La listes des personnes qui ont rendu cette transformation possible est très longue, mais je tiens quand même à remercier en particulier Masao Furusawa, Masahiko Nakajima et "mon" Hiroya Atsumi, en tant que représentants de tous les ingénieurs qui ont contribué à changer le visage de notre M1. Il y a aussi Jeremy Burgess et tous mes équipiers dans le garage, qui s’en occupent avec amour sur chaque piste du monde, puis tous les hommes et toutes les femmes qui ont travaillé avec le team Yamaha durant toutes ces années.
Le moment est venu pour moi de trouver de nouveaux challenges : mon travail ici chez Yamaha est terminé. Malheureusement, même les plus belles histoires d’amour ont une fin, mais elles laissent de merveilleux souvenirs, comme lorsque j’ai embrassé ma M1 pour la première fois, dans l’herbe à Welkom, lorsqu’elle m’a regardé droit dans les yeux et dit "Je t’aime !""
Le 14/07/2010
Valentino a décidé de reprendre la compétition dès ce week-end, il ne lui manque plus que l'autorisation du directeur médical à obtenir demain et il pourra reprendre le guidon de sa M1 dès vendredi :
"Je suis très content que mes médecins pensent que je puisse piloter ce week-end. J’irai voir le directeur médical demain et nous prendrons une décision finale.
Je me sentais bien sur la R1 mais je sais que ce sera différent avec la M1 et que ce sera dur, mais ma moto et mon team me manquent alors je vais essayer. Je suis impatient de revoir tout le monde et d’être de retour dans le paddock, j’étais fatigué de rester chez moi ! Wataru sera là pour me remplacer en cas de problème."
Le commentaire de Davide Brivio, son team manager :
"Valentino a fait de gros efforts pour être prêt à courir au Sachsenring ce week-end. Il voulait vraiment remonter sur sa M1 dès que possible et il a travaillé dur pour que sa guérison avance plus vite. Nous pensons qu’il faudra au moins deux courses avant qu’il retrouve vitesse et compétitivité après avoir été blessé, mais nous sommes très heureux de l’avoir de retour parmi nous."
Le 12/07/2010
Le test organisé à Brno aujourd'hui s'est très bien déroulé et Valentino s'est mieux senti sur la moto que la fois dernière et il a pu boucler un total de 46 tours pour enregistrer un meilleur temps de 1'59.1, soit l'équivalent des meilleurs temps de la catégorie.
Il doit maintenant passer une radio mercredi qui déterminera s'il participera ou non au grand-prix d'Allemagne :
"Je suis très content de la façon dont les choses ont avancé, je me suis senti beaucoup mieux qu’à Misano. C’était dur la semaine dernière mais je me sens de mieux en mieux et nous avons profité des cinq jours entre ces deux tests. Cette fois j’ai eu moins mal au genou et à la cheville.
Je déciderai si je cours en Allemagne ou non mercredi après avoir passé une autre radio. Courir une course entière sera très différent, mais j’ai encore quelques jours pour me rétablir.
Participer aux deux prochaines courses pourrait m’aider à arriver en forme à Brno (15 août), mais je pense que nous devrons attendre Misano (5 septembre) avant d’être pleinement compétitifs.
J’ai pris plaisir à piloter l’YZF-R1, je tiens à remercier le team pour avoir préparé la moto pour moi. Nous avons dû nous occuper de ma jambe puis nous avons regardé les réglages de la moto. Ça s’est bien passé et j’ai réussi à faire quelques bons chronos, c’est une bonne manière de me remettre dans le bain."
Le 12/07/2010
Valentino est de nouveau en piste aujourd'hui, sur le circuit de Brno en République Tchèque cette fois-ci. De nouveau au guidon de la Yamaha R1 de Superbike, il prendra sa décision au terme de cet essai s'il participera ou non au grand-prix d'Allemagne de ce week-end.
Le 11/07/2010
Le départ de Casey Stoner pour aller dans l'équipe Honda officielle est confirmé pour 2011. De plus, Honda désire garder ses 2 pilotes actuels, Dani Pedrosa et Andrea Dovizioso, ce qui n'envisage pas de transfert de l'un des deux chez Ducati.
C'est pourquoi tout porte à croire que la place libérée dans l'équipe italienne pourrait être occupée par Valentino. D'autant plus qu'aux dernières nouvelles, on parlerait de la signature imminente d'un contrat de 7,5 millions d'euros à l'année pour 2011 et 2012 chez Ducati, à suivre...
Le 08/07/2010
Davide Brivio, son team manager, est revenu sur le déroulement du test effectué hier :
"Ce test a été très important parce qu’il a permis à Valentino de comprendre ses problèmes et de voir ce qui est encore douloureux et ce qui ne l’est pas.
Sa jambe va assez bien mais il a encore mal à l’épaule, ce que nous n’attendions pas. C’est une bonne indication pour savoir ce que nous devrons faire sur les dix prochains jours.
Qu’il court au Sachsenring ou non sera décidé la semaine prochaine, mardi ou mercredi ou à la veille du GP. Ça dépendra de comment il se sent et de travail qu’il réalisera sur les sept ou huit prochains jours, après ça nous verrons s’il peut courir ou non.
Il sera difficile de faire un autre test (avant le Sachsenring) parce qu’il n’y a pas d’autre moto disponible. Celle qu’il a utilisée ici sera à Brno ce week-end. S’il travaille au gymnase et que sa préparation se passe bien il sera probablement présent au Sachsenring pour directement essayer la M1.
Il avait l’air très heureux de remonter sur une moto et il m’a donné l’impression que ça lui avait beaucoup manqué durant cette période. Il a parlé de la moto et donné ses impressions, comme lors d’un test normal. Je l’ai vu prendre plaisir à piloter la moto.
L’objectif du test n’était pas de faire des chronos, la moto n’a bien entendu pas été modifiée, mais au au final il ne s’en est pas mal sorti."
Vidéo
Ses essais à Misano le 07/07/2010 sur une Yamaha R1 SBK après sa fracture à la jambe droite
(41 sec\4,68 Mo\DivX 6.8)
Le 08/07/2010
Valentino a bouclé hier un total de 26 tours sur le circuit de Misano, non pas sur une Yamaha R1 de série, mais une Yamaha R1 fournie par l'équipe World Superbike, qui correspond donc à la moto de James Toseland qui court en mondial superbike.
Son meilleur temps à été réalisé en 1'38.200 alors que le meilleur temps avec une machine de superbike est détenu par Max Biaggi en 1'36.589. Il est rentré en piste une première fois à 18h30 pour boucler 11 tours et faire 1'41.000 puis il a fait un second run à 19h45 où il a réalisé son meilleur temps de 1'38.200.
Il a pu piloter correctement mais il a ressenti des douleurs à la jambe et à l'épaule, ce qui l'oblige à attendre encore un peu avant de pouvoir se prononcer sur un éventuel retour pour le grand-prix du Sachsenring le 18 juillet :
"Nous avons organisé ce test afin de savoir comment nous devons travailler à partir de maintenant et de voir comment je me sentais sur une moto.
Le test a été positif parce que je peux au moins piloter, mais une course MotoGP est très différente d’un test comme celui-ci. J’ai mal à la cheville, au genou et à l’épaule, mais je manque surtout de force au niveau de l’épaule et de mobilité au niveau de la cheville. J’aimerais vraiment revenir au Sachsenring mais il est encore trop tôt pour dire quoi que ce soit. Nous avons encore douze jours et nous devrons attendre de voir comment ma condition physique évolue au cours des prochains jours.
La machine de Superbike était très bien aujourd’hui et assez intéressante à piloter ! J’aimerais vraiment courir au Sachsenring mais nous devrons attendre encore une semaine avant de prendre un décision."
Le 07/07/2010
Valentino sera en piste demain sur le circuit de Misano sur une Yamaha R1 de série, bien évidemment pas sur la M1, le règlement ne le permettant pas. Ceci, pour vérifier ses conditions physiques après sa double fracture. Il est possible que le frein arrière lui soit adapté au guidon afin de ne pas compromettre son rétablissement.
Le 04/07/2010
Qui a gagné aujourd'hui en Espagne en l'absence de Valentino...? Toujours le même, Jorge Lorenzo, cela en deviendrai presque énervant, et ça ne doit pas être sans titiller le principal intéressé.
En effet, Valentino fait clairement comprendre qu'il veut reprendre le guidon de sa moto au plus vite, il travaille pour cela très dur au gymnase et à la piscine et il doit même réaliser quelques tours de circuit sur une Yamaha de série la semaine prochaine afin de voir où il en est, et selon les résultats, il pourrait être présent dès le grand-prix d'Allemagne au Sachsenring le 18 juillet.
Le 27/06/2010
Une victoire de plus pour Jorge Lorenzo hier à Assen, aux Pays-Bas, qui sans Valentino, fait cavalier seul en tête des grand-prix.
Tandis que les rumeurs enflent concernant l'avenir de Valentino, on parle de plus en plus de Ducati pour 2011..., il a laissé un message sur son rétablissement et son désir de revenir pour le grand-prix de République Tchèque, le 15 août :
"Trois semaines ont passé depuis l’accident et deux depuis mon départ de l’hôpital, et je suis très content de la façon dont ma récupération avance. Je me sens beaucoup mieux et je commence à vivre presque normalement, parce que pour moi retrouver une vie "normale" signifie remonter sur une moto ! Je marche avec des béquilles et depuis quelques jours je peux poser mon pied sur le sol. Honnêtement je ne m’attendais pas à aller aussi bien si peu de temps après l’accident, physiquement mais aussi mentalement."
La rééducation continue normalement, avec la chambre hyperbarique et des exercices au gymnase. Malheureusement j’ai encore mal à l’épaule mais je fais travailler mes muscles pour réduire la douleur. Si la rééducation se déroule normalement et si tout continue comme ça, mon objectif sera de revenir pour le grand-prix de République Tchèque à Brno.
Je peux sortir de la maison maintenant et mes amis proches ne m’ont pas lâché une minute, je n’ai pas l’habitude de passer autant de temps à Tavullia ! Ma moto, mon team et le paddock me manquent beaucoup et cette situation me pousse à me rétablir le plus vite possible.
A bientôt."
Le 25/06/2010
Alors que Jorge Lorenzo a décroché une 3e victoire dimanche lors du grand-prix d'Angleterre à Silverstone après avoir signé sa première pole de la saison, Valentino a fait passer un message depuis le garage de son équipe de son désir de revenir en piste au plus vite.
En effet, on pouvait voir un tee-shirt signé de sa main avec le marquage "TORNO SUBITO !", comprenez "Je reviens bientôt".
En attendant son retour, on connait désormais son remplaçant, se sera Wataru Yoshikawa qui prendra le guidon de sa Yamaha M1 à partir du grand-prix de Catalogne, qui se déroulera le 4 juillet.
Pilote d'essais chez Yamaha et double champion de superbike au Japon, il a été préféré plutôt que l'option de prendre un pilote de la marque actuellement en compétition.
Le 12/06/2010
Valentino a été interviewé lorsqu'il est sorti de l'hopital jeudi pour rentrer chez lui, en Italie et se reposer, de quoi nous rassurer sur son état d'esprit vis-à-vis de sa carrière moto, il est loin d'en avoir fini... :
Vale, première question : comment vas-tu ? La blessure est-elle encore douloureuse ?
"Le plus dur est passé et les deux opérations se sont bien passées, alors tout va bien. Je m’attends à traverser une période difficile maintenant, durant laquelle je devrai faire attention aux risques d’infection et je devrai garder la jambe surélevée. Ensuite il y aura un deuxième temps important lorsque je commencerai ma réhabilitation et pourrai commencer à marcher avec des béquilles."
Le Dr Buzzi a parlé d’une période de réhabilitation de cinq ou six moins, qu’en penses-tu ?
"Le Dr Buzzi a été très prudent dans son diagnostique. Je veux guérir ma blessure, c’est la seule chose qui m’intéresse. Que je manque quatre ou six courses ne fera pas de différence. Je ferai peut-être mon retour à Brno, mais pas forcément."
Te rappelles-tu de l’accident ?
"Je m’en rappelle parfaitement. Je n’ai pas reçu de choc sur la tête ou ailleurs. L’airbag de ma combinaison a très bien marché et mon casque a juste eu une égratignure. Je n’ai pas le moindre bleu ! Le problème est que j’ai atterri sur ma jambe et qu’elle était coincée sous mon corps. Ça aurait été différent si j’avais atterri sur le dos.
J’avais un pneu neuf et j’avais fait deux tours, puis j’ai ralenti parce que j’avais Barbera derrière moi. Lorsque je suis revenu sur la trajectoire de course, Pedrosa est arrivé et je ne voulais pas lui causer de problème alors je me suis encore écarté mais lorsque j’ai réouvert les gaz tout s’est produit très brusquement. Sept secondes ont suffi pour faire énormément baisser la température des pneus. C’était de ma faute."
Qui veux-tu remercier ?
"Je tiens tout d’abord à remercier le Professeur Buzzi du CTO Careggi de Florence et tout son staff parce qu’ils ont été brillants. Heureusement, le Mugello n’est pas loin de Careggi et c’était un coup de chance. Je tiens à remercier tout le monde à Careggi et toutes les infirmières parce qu’elles m’ont très bien traité, et ensuite le staff de la Clinica Mobile et les commissaires de piste du Mugello.
Finalement, je tiens aussi à dire bonjour et à saluer tous les fans parce qu’ils n’ont jamais oublié de m’envoyer un témoignage d’affection ou de soutien. Les messages que j’ai vus dimanche à la télévision étaient magnifiques."
Après l’accident, est-ce qu’il y a eu un moment où tu as pensé à arrêter la compétition ?
"Honnêtement je n’ai pas eu peur. J’étais un peu horrifié lorsque j’ai vu ma jambe… mais ce que je déteste le plus est de manquer autant de courses ! Je vais prendre tout le temps nécessaire et m’assurer que nous ne ferons pas d’erreur parce que je veux revenir rapidement, mais seulement si ma condition physique me le permet. Même si je ne manquais que quatre courses, je ne pourrais pas revenir pour gagner le championnat. Mieux vaut être prudent, terminer la réhabilitation de la meilleure façon et revenir dans la compétition pour de nombreuses années.
J’ai entendu parler de beaucoup d’autres sportifs qui ont eu le même problème. Mark Webber, par exemple, m’a appelé et il a aussi eu une fracture ouverte du tibia. Il m’a dit d’être très patient et que ça ne serait pas facile par moments, mais qu’au final la guérison était garantie."
Maintenant tu vas avoir le temps de te reposer chez toi et de penser…
"Oui, je vais avoir beaucoup de temps pour me reposer à la maison, récupérer et penser. Je veux profiter de cette période pour améliorer plusieurs choses, mon anglais, apprendre de nouvelles choses, beaucoup lire. Je veux m’améliorer et apprendre.
Si la question concerne plutôt 2011, cet incident n’influencera pas mes choix pour l’an prochain. Samedi dernier n’a rien changé. J’ai juste une jambe cassée ! Le résultat de 2010 n’a jamais eu d’importance dans mes décisions pour l’avenir."
Durant cette période de repos forcé, vas-tu travailler sur ton épaule blessée ?
"Oui, absolument. C’est l’un des points positifs de cet incident. Je vais finalement pouvoir terminer la réhabilitation de mon épaule, sans être pressé, sans opération et sans course. Je vais recommencer les exercices dès demain, dans mon lit, et je suis sûr que mon épaule sera totalement guérie lorsque je serai de retour.
Je veux revenir en pleine forme, même si cela signifie que je ne pourrai pas gagner dès mon retour. Après une période de repos forcé, il ne faut pas penser qu’au physique, le mental est aussi important. Je ne pourrai pas revenir et gagner immédiatement."
Quelques photos de supporters et de pilotes témoignant
leur soutient envers Valentino lors du grand-prix d'Italie
Le 04/05/2010
Encore en piste hier pour une journée d'essais sur le circuit de Jerez, Valentino a bien progressé sur les réglages de sa moto :
"Nous avons amélioré nos réglages de course et trouvé une meilleure stabilité et davantage d’adhérence. Nous avons enfin trouvé notre niveau, même si c’est un peu tard pour la course !
Nous avons essayé un nouveau pneu avant Bridgestone, qui était assez bon, et aussi un moteur un peu différent pour améliorer l’accélération. La différence est petite mais importante, même si nous ne savons pas encore si nous pourrons l’utiliser en course. Mes temps au tour sont rapides et la journée a été bonne si on oublie la chute.
Maintenant nous avons une longue période de repos et je veux récupérer à 100% de ma blessure pour être en pleine forme au Mans."
Temps des essais
1
Dani Pedrosa
1'39'425
2
Valentino Rossi
1'39'480
3
Jorge Lorenzo
1'39'506
4
Randy de Puniet
1'39'609
5
Andrea Dovizioso
1'39'760
6
Casey Stoner
1'39'786
7
Nicky Hayden
1'39'906
8
Ben Spies
1'39'958
Le 18/04/2010
ÉNORME Interview de Valentino qui a eu lieu juste avant d'entamer la saison :
Valentino, qu'est-ce que tes adversaires doivent
améliorer pour pouvoir te battre ?
"J'espère qu'ils ne vont rien améliorer
du tout !" (rires)
Réponse sensée, mais...
"C'est à eux de comprendre quoi faire. Ce ne
serait pas très intelligent de ma part d'aller
voir Lorenzo pour lui dire : A mon avis,
tu devrais améliorer ça et ça... "
Tu étudies beaucoup tes prestations, mais aussi
celles de tes adversaires...
"J'aime beaucoup connaître le potentiel de
mes adversaires, savoir ce qu'ils font en
piste, les suivre dès qu'ils grandissent, donc
j'aime beaucoup regarder les courses des
autres. En vérité, je le fais par passion, mais
c'est vrai aussi qu'en faisant ça, quand ils
arrivent, je les connais déjà et j'ai compris
comment ils courent. Oui, les étudier et
les suivre pendant des années me permet
de comprendre comment les battre."
Tu penses que les autres n'étudient pas assez
leurs adversaires ?
"Je ne sais pas. Peut-être qu'ils pensent que ce sont des choses qui ne sont pas utiles.
Peut-être que rester à regarder comment
courent les autres ne leur permet pas de s'améliorer."
Que penses-tu du Moto2 ?
"C'est un point d'interrogation... Il va falloir
regarder les courses pour savoir si elles
seront intéressantes. Je n'aurais pas imposé
la règle du moteur unique, j'aurais laissé
la possibilité à ceux qui font les châssis
d'acheter différents moteurs. Le team Tech 3
aurait utilisé un moteur Yamaha, un autre
team un moteur Honda. Avec le moteur
unique, cette catégorie perd du charme."
Si Tech 3 avait un moteur Yamaha, aurais-tu
pu faire comme Spencer ?
"Courir dans deux catégories ? Je ne sais
pas... A la limite, ça aurait été plus
avec une 250. La Moto2, au final,
c'est un 4-temps qui va moins vite !"
Peut-étre que c'est le seul exploit qui te
manque...
"Je ne pourrais pas. Pour ça, il faudrait déjà
annuler toutes les opérations commerciales, publicitaires et médiatiques
que je fais chaque week-end de course.
Aujourd'hui, on n'a plus le temps de
disputer deux catégories. Quoi qu'il en soit,
je n'en ai pas particulièrement envie.
Finalement, par rapport aux 250, je me sens
légitime vu que j'ai déjà gagné ce titre
mondial."
Le MotoGP semble actuellement dans une
situation un peu confuse. Ne penses-tu pas
que le management de ce sport a un peu
perdu le gouvernail du bateau ?
"La vérité est ailleurs : la raison d'être
du MotoGP est de faire courir les motos
les plus avancées techniquement et
les plus sophistiquées au monde.
Malheureusement, ça va parfois contre
le sens du spectacle, et les courses ne sont
plus aussi passionnantes."
C'est pour ça qu'on en revient aux 1000 ?
"On ne peut pas réellement envisager de
courir en MotoGP avec des motos dérivées
de la série, ou avec des motos qui sont
plus simples et plus banales. C'est ça le
problème. De la même manière que la 500 a été le summum en termes de technologie à son époque, maintenant. nous avons
ces motos et on doit les utiliser."
Donc, comment en sortir ?
"Dans notre sport, du point de vue
technique, les usines ont beaucoup de
pouvoir, donc les réglementations sont
faites par les ingénieurs. Mais les ingénieurs
font les réglementations qu'ils aiment,
c'est-à-dire, d'abord celles qui
leur permettent de s'exprimer."
En fait, pour eux, le défi technologique se
traduit par un moteur qui dure plus longtemps
tout en consommant moins, etc.
"C'est ça, le problème. On a déjà vu ça
en Formule 1. Selon moi, la technologie n'a
pas amené de gros avantages aux sports
mécaniques. Avec la technologie
d'aujourd'hui, tu enlèves beaucoup
de spectacle et bien des variables."
Et la sécurité ?
"Il est certain qu'on a fait un énorme progrès. Comparé à l'époque des 500,
il est maintenant beaucoup plus difficile
de chuter."
Les courses, tu les gagnes encore grâce à tes
dépassements ou il te faut les construire ?
"Maintenant, malheureusement, il faut les
construire. Les courses sont de moins en
moins de la stratégie et de plus en plus de
la mise au point. Avant, tu arrivais à la fin
d'une course à deux pilotes, voire plus, donc
tu pouvais appliquer une stratégie. Si tu n'avais pas la possibilité de partir seul
devant, tu devais jouer jusqu'au dernier
tour. donc tu devais avoir la bonne
sensibilité ou intuition pour pouvoir faire
la bonne manœuvre au bon moment.
Avoir la lucidité pour pouvoir inventer
quelque chose. Maintenant, tu dois penser
surtout à régler ta moto pour pouvoir
avoir un bon rythme en course et essayer
d'aller plus vite que les autres."
Mais parler de moins en moins de pilotage
et de plus en plus de technique, ça n'enlève
pas de saveur quand on est pilote ?
"Moi, j'aime travailler sur la moto pour
chercher les bons réglages. C'est quelque
chose qui, pour moi, a de la saveur. Dans
tous les cas, si tu veux gagner, il faut que
tu t'adaptes aux évolutions de ton sport.
Si, maintenant, il faut être compétent en
mise au point de la moto, tu dois savoir
le faire. Peut-être qu'en regardant la télé,
ça n'est pas directement compréhensible
parce que c'est mieux de voir les pilotes
en bagarre qu'à l'intérieur de leur box.
Mais, pour moi. la mise au point de la moto
est un côté amusant de notre boulot."
T'appelles ça un boulot, maintenant... ?
"Bon, je l'appelle boulot car je gagne pour
vivre. Mais ça a toujours été ma passion.
Le vrai problème, qui, j'espère, va être vite
résolu, est qu'il nous faudrait avoir des
courses plus passionnantes. Jusqu'en 2005
ou 2006. quand il y avait encore les 1000
et les Michelin. c'était un autre type
de compétition."
A qui la faute ?
"A la 800, aux Bridgestone, à l'électronique.
Ces facteurs ont transformé les motos et la
façon de les piloter. Avant, elles glissaient
beaucoup, surtout pendant les derniers
tours, alors, sur la fin, tu allais moins vite
dans les virages. Déjà, ce sont deux facteurs
qui favorisent la bagarre et donc le
spectacle. En enlevant ces éléments, nos
courses sont devenues de plus en plus ennuyeuses et, par conséquent, en termes
de spectacle, on a perdu notre avantage
comparé à la Formule 1."
Pourquoi les dépassements sont-ils devenus
rares ?
"Autrefois, tu pouvais voir plus de
dépassements pe"ndant une seule course de
500 que pendant une saison de Formule 1.
A propos, quel a été ton dépassement le plus
beau ?
"Il
y a eu des moments dans ma carrière
où j'ai fait des choses très belles et, souvent
par surprise, des choses que personne
n'attendait, vraiment difficiles. Et c'est ça
le plaisir le plus grand, comme la luxure."
Luxure ???
"Oui, quand tu arrives à faire ce type de truc,
tu jouis beaucoup ! C'est un goût qui a très
peu de comparaisons possibles."
Y a-t-il quelqu'un, â part toi, qui peut être
défini comme un génie des dépassements ?
"Oui. Lorenzo. C'est quelqu'un qui, quand il
arrive derrière un pilote et qu'il y a quelque
chose à faire, double tout de suite."
Plus que Stoner ?
"Ah oui, c'est sûr. Dans le corps à corps,
Lorenzo me semble le plus difficile à affronter. C'est même pour ça qu'il est
le pilote avec lequel il est si beau de lutter.
Lorenzo n'est pas quelqu'un qui reste
derrière."
Qui pilote le mieux entre Lorenzo et Stoner ?
"Chacun a son style, c'est difficile de
répondre, car les deux ont des points forts
et des points faibles. Mais je peux dire
que Lorenzo est un peu plus similaire à moi.
Par contre, Stoner est différent. il est très
instinctif et très fort pour être très rapide
des le début de course."
Tu donnes le sentiment que, pour toi, tout est
simple. Pourtant, tu travailles beaucoup et tu fais beaucoup de sacrifices. Pendant combien
de temps ta grande passion sera suffisante
pour te faire supporter la pression ?
"Je pense pouvoir courir encore trois années
au top. Si on parle course moto, je suis prèt
à travailler beaucoup Courir à moto est
la chose que j'aime le plus faire dans la vie.
C'est ma passion. je n'ai donc pas besoin
d'autre motivation. Je n'arrive pas sur un
circuit en me disant : "j'ai déjà gagné six
fois, ça devient lassant, pourquoi devrais-je
m'engager encore et toujours ?" Ma position
est tout autre : je m'engage pour gagner
toujours et partout, car c'est ça qui
m'amuse. J'ai la passion de la victoire,
c'est ma raison de courir."
Eh bien toi, tu auras vécu au top !
"Oui c'est vrai, mais je n'ai pas de stress
venant de la compétition. Pour moi,
le stress vient de tout le reste. Je me fatigue
quand je dois faire cent interviews dans
un week-end, même les jours de course :
ou si je dois aller deux jours en Thaïlande
et après en Indonésie pour faire les relations
publiques pour Yamaha. Et, bien sûr, je me
stresse quand je constate tous les jours
que ma vie privée n'est pas privée mais
publique..."
Ça, c'est un problème que tu as depuis le début.
C'est ton destin ?
"En fait. j'ai réfléchi : si j'arrête la course
maintenant, qu'est-ce que ça va changer ?
Est-ce que dans deux ans, les gens n'auront
plus de considération pour moi ? Non,
je serai toujours Valentino le pilote, donc
pourquoi renoncer à la chose que j'aime
le plus au nonde ? Quand je me retrouverai
au départ d'une course en me disant :
"Je n'ai plus envie de ça", ce sera le signal
que je dois rentrer chez moi."
Y a-t-il eu une évolution dans ta façon
de t'entraîner ?
"L'évolution est constante, mais ça reste un
fait : je m'entraîne souvent à moto, car c'est
quelque chose que j'aime beaucoup. Bien sûr, je travaille toujours un peu plus en salle
que l'année précédente, mais c'est normal.
les années passent. A 31 ans, c'est plus dur."
Penses-tu que tes adversaires soient plus
rapides que jamais ?
"Probablement que Stoner et Lorenzo sont
un peu plus forts que Biaggi et Gibernau,
niais ils appartiennent à une autre
génération. Peut-être que Biaggi jeune, avec
nos motos, serait fort comme Lorenzo.
C'est difficile d'imaginer ces scénarios.
C'est comme se demander qui a été le plus
fort entre Agostini et Hailwood."
D'habitude, celui qui est rapide en 250 est
rapide dans la catégorie reine, mais, cette
année, les nouveaux arrivés semblent un peu
en retrait. Est-ce par hasard ?
"Disons qu'on a pris de mauvaises
habitudes, dans le sens où les trois derniers
venus ont été Stoner, Pedrosa et Lorenzo.
Ces pilotes sont finalement ceux qui,
dans les prochaines années, vont dominer
le MotoGP et joueront le titre mondial.
La catégorie 250, l'an dernier et l'année
précédente, a été belle : Simoncelli, Pasini,
Bautista, Aoyama ont bien lutté ensemble.
Mais une fois qu'ils sont arrivés en MotoGP,
ils ont vu qu'ils devaient encore travailler.
Car ici, ça va très vite..."
A propos de débutants : Ben Spies... comment l'as-tu ressenti ?
"Très très fort. Il pourrait s'immiscer entre nous quatre de temps en temps."
Lui, il ne te demande rien concernant
la Yamaha ?
"Absolument rien. Je l'ai vu en piste à Sepang, puis j'ai parlé un instant
avec lui. mais pas de ça."
Ce n'est plus d'actualité que d'aller demander
l'avis d'un champion ?
"Entre pilotes, ce n'est pas souvent que l'un
arrive et demande à un autre : "Comment
tu fais dans ce virage-là ?" Chacun essaye
de se débrouiller comment il le sent."
Serait-ce un signe de faiblesse ?
"Un pilote pense savoir par lui-même
comment il doit faire. Spies ne se dit pas : "Je vais aller voir Valentino pour lui
demander comment se pilote une Yamaha."
Il veut comprendre tout seul, il a fait
plusieurs tours à haute vitesse, mais,
c'est sûr, être rapide toute de suite
sur un circuit comme Sepang, c'est
pas facile. Même si..."
Même si... ?
"Bien sûr, il est aussi monté sur une moto qui allait
déjà très bien, finalement, il suffisait
de lui donner les réglages de base pour qu'il
aille vite toute de suite. S'il avait débarqué
en MotoGP chez Honda, maintenant,
il aurait beaucoup plus de difficultés."
Toi qui connais Honda, pourquoi sont-ils encore
dans la confusion malgré leurs moyens ?
"Probablement parce que les pilotes ne sont pas assez précis dans leurs commentaires sur ce qui nécessite d'être amélioré... Mais je ne sais pas comment les choses
fonctionnent aujourd'hui chez Honda."
Peut-être parce qu'il n'y a pas un personnage
assez charismatique qui peut prendre en main
le développement ?
"Ce n'est pas une question de charisme : ça dépend si on te donne les indications
correctes ou non. la Honda est très rapide,
mais elle a des problèmes de réglages.
Et les deux pilotes, qui ne sont pas stupides,
ont, malgré tout, parfois des problèmes.
Ils n'arrivent pas à piloter comment ils le
voudraient. L'an dernier, Dovizioso a fait au
moins quatre ou cinq courses où il n'arrivait
pas à s'en sortir."
Donc, la faute revient aux pilotes ?
"Je ne sais pas si, chez Honda, les choses
fonctionnent comme chez Yamaha,
où il y a une relation si proche avec l'usine qu'on arrive à décider que faire en cas de problème..."
Quand tu étais chez Honda, comment ça
fonctionnait ?
"C'était eux qui décidaient, contrairement à Yamaha, où chacun émet des idées."
Avaient-ils moins besoin de conseils ?
"Il semblerait, parce que le V5 faisait peur !
Ils avaient construit un moteur qui faisait
la différence."
Est-il vrai que le moteur était si bon
qu'il parvenait a couvrir les problèmes
de partie-cycle ?
"Sur ma moto. même le châssis était très
bon : je n'ai jamais eu de problèmes de
réglages. cette moto était très facile à régler,
elle était très intuitive. Le moteur était un
missile, c'est clair, mais elle été très agréable à conduire, on tombait très peu, on faisait
beaucoup de travers, mais c'était une moto
franche. En 2007, ils ont voulu faire une
moto super avancée et ils ont eu des soucis."
Au début, tu travaillais beaucoup pour la régler.
C'est toujours le cas ?
"La M1 2004 était très difficile, l'actuelle
est comptètement différente. Mais, parfois,
il nous arrive quand même d'être dans la
confusion. L'an dernier. sur certains circuits,
on a eu beaucoup de mal."
Pourquoi ?
"Entre la version 2008 et la version 2009,
quelque chose a été changé qui, sur le
papier, aurait dû apporter de beaux
avantages. Mais. en fait. ça a perturbé
l'équilibre général, on a donc eu des
problèmes sur certains circuits. Souvent, je suis parti en course avec une moto pas
bien réglée. Le GP de France a été un
désastre, pas seulement parce que je suis
tombé, mais. en plus, j'étais lent sur le
mouillé comme sur le sec ! Les GP d'Estoril
et d'Indianapolis ont également été deux
autres week-ends négatifs."
Y a-t-il un point sur lequel tu travailles
particulièrement ? Car, pour quelqu'un comme toi, c'est devenu difficile de s'améliorer...
"Oui, c'est difficile... mais il est toujours possible de s'améliorer. Par exemple, à mon avis, j'ai été meilleur en 2008 qu'en 2009, année où j'ai fait des erreurs que je n'aurais pas dû faire."
Éviter les erreurs est déjà une amélioration...
"Eh oui. Mais aussi parce que quelqu'un
comme moi n'en est plus à se demander : "Et si, maintenant, j'apprenais à freiner
plus lard ?" C'est pour ça que ce n'est pas
facile. Pourtant, tu dois toujours essayer
de donner le meilleur pour améliorer ta
moto, en donnant les bonnes indications
pour la développer. C'est un point très
important."
Peut-être que c'est ce genre de points qui fait
la différence...
"Nous, chez Yamaha, on travaille comme ça : à mi-saison, on se réunit pour réfléchir à la prochaine moto, les ingénieurs me
demandent : "Que veux-tu pour l'an
prochain ? Il y a quoi à améliorer ?" Et ce
moment est très important, parce que tu
dois comprendre et expliquer quel est
réellement Il point faible de ta moto pour
pouvoir donner les indications correctes.
Sinon, au Japon. ils travaillent six mois pour
rien. Et c'est la raison pour laquelle, parfois,
il y a des pilotes qui essaient une nouvelle
moto et découvrent qu'elle est pire que la
précédente !"
Donc, il y a des pilotes qui n'ont pas la bonne
moto parce qu'ils se sont trompés dans leurs
conseils aux ingénieurs ?
"Je ne veux pas parler des autres parce qu'en
fait, je ne sais pas comment ils travaillent."
Quand mème, le message est clair...
Mais parlons de toi.
"Moi, j'ai toujours été assez à l'aise dans cet exercice, j'ai une bonne sensibilité et j'arrive à expliquer les choses qui se passent sur la moto et ce qui serait nécessaire que la moto fasse."
Donc ça, c'est un des secrets de ton succès ?
"Absolument, oui. D'ailleurs. les motos que
j'ai contribué à dévetopper tout le nonde
est arrivé à les piloter."
A propos, tu n'es pas fier de voir que Honda
s'inspire maintenant de Yamaha ?
"Oui, c'est beau de voir comment l'équilibre
entre Honda et Yamaha a totalement basculé
en cinq ou six ans... Depuis la saison 2007,
Yamaha a toujours très bien travaillé."
Car le modèle 2006...
"Le modèle 2006 était un désastre, un super
désastre !"
Eh oui, tu répètes tout le temps que pour toi,
la M1 2006 n'a jamais existé !
"Mais on avait aussi un problème de pneus, ça nous a coupé les jambes. Parce que,
dès qu'on a résolu le problème de dribble,
la moto n'était pas si lente."
Maintenant, il y a beaucoup de pression sur toi
pour que tu changes de marque en 2011, mais,
au final, qu'est-ce qui te motiverait à faire ça ?
"C'est une bonne question. que je me pose
souvent. Si tu changes de marque, tu dois
essayer d'aller à un endroit où tu serais
mieux. Mais, pour moi, c'est difficile de
penser qu'il existe un endroit où je puisse être mieux que chez Yamaha. Ca serait bien
de changer car, évidement, Ducati est
une marque italienne et les fans seraient
contents. Mais. au final, tu ne prends pas ce type de décision uniquement pour un facteur émotif. Tu dois aussi penser que tu devras travailler. Donc..."