Ce week-end avaient lieu les derniers essais officiels de l'intersaison, sur le circuit de Losail, au Qatar. Tout juste deux semaines avant le coup d'envoi de la saison 2017, sur ce même circuit.
L'hiver a été assez compliqué pour Valentino, qui n'arrive pas à mener sa moto comme bon lui semble, cela s'est encore vérifié au Qatar, où malgré une belle deuxième place encourageante lors de la seconde journée, il termine la troisième et dernière journée en onzième position :
"Il semble que les conditions de piste ont un peu changé, et nous n'avons pas été capables de progresser. Je n'ai pas eu les mêmes sensations qu'hier, et j'ai été un peu plus lent. Je pense que nous ne sommes pas encore prêts. Nous ne comprenons pas à 100 % comment faire pour exploiter cette moto à son maximum.
Nous sommes un peu inquiets, car au final, en dehors de certains bons temps au tour, les essais de pré-saison se sont avérés très difficiles. Donc maintenant, il faut que l'on discute de cela tous ensemble, de sorte à être plus forts pour la première course.
J'espère être plus rapide et plus compétitif. Il semble qu'avec cette moto nous ayons un bon potentiel, car quand vous regardez Viñales, il est très, très rapide, mais je pense que lui et son équipe sont capables de comprendre dans un laps de temps plus court comment amener cette moto à son maximum."
Temps des essais combinés
1
Maverick Vinales
1'54'330
2
Andrea Dovizioso
1'54'401
3
Dani Pedrosa
1'54'469
4
Jorge Lorenzo
1'54'519
5
Alvaro Bautista
1'54'714
6
Valentino Rossi
1'54'732
7
Scott Redding
1'54'750
8
Jonas Folger
1'54'807
Le 17/02/2017
Dernière journée difficile à Phillip Island pour Valentino, qui ne termine qu'en onzième position :
"On a beaucoup travaillé, on a testé beaucoup de choses surtout pour essayer d'avoir un meilleur rythme en pneus usés, mais franchement je ne suis pas tellement satisfait : beaucoup de changements, beaucoup de travail mais on n'a pas résolu grand-chose. J'ai fait beaucoup de tours, mais à la fin j'étais un peu fatigué et je n'ai pas essayé d'améliorer mon temps.
On a essayé de beaucoup travailler sur le rythme, pour la seconde moitié de la course, parce que l'année dernière on était en difficulté, on a donc essayé quelque chose d'assez différent, mais au final on n'a pas beaucoup progressé, on doit donc essayer quelque chose d'autre.
En Malaisie j'avais réussi à faire un bon temps à la fin, j'étais plus proche. Les chronos sont assez indicatifs. La piste est étrange, mais tout le monde est assez rapide. Ici aussi, comme en Malaisie, les plus rapides ont été Márquez et Viñales, il faut donc qu'on essaye de travailler pour se rapprocher.
J'ai eu du mal avec les deux pneus, surtout à l'avant. Bien entendu, ces conditions sont complètement différentes de celles du Grand Prix et ils étaient un peu trop tendres, mais franchement ça n'était pas mon principal problème.
Le nouveau châssis me plaît, je pense que Maverick partage mon avis. On a essayé d'épargner un peu plus le pneu arrière, mais au bout de quelques tours on ralentit trop. Je pense que la moto a de bons aspects, surtout pour le moteur, mais pour le reste ce test a été plus difficile que celui de Sepang pour moi. Je ne suis donc pas très content et on doit essayer de faire mieux au Qatar.
Il nous reste encore du travail, encore des doutes. On a discuté et on va essayer de suivre des chemins différents au Qatar. On a autre chose à tester. Pour moi, le potentiel en pneus neufs n'est pas mauvais, mais il faut qu'on essaye de progresser au bout de quelques tours. On va voir comment ça se passe au Qatar et on va essayer d'avoir les idées plus claires pour la course."
Temps des essais
1
Maverick Vinales
1'28'549
2
Marc Marquez
1'28'843
3
Dani Pedrosa
1'29'033
4
Jonas Folger
1'29'042
5
Cal Crutchlow
1'29'101
6
Alex Rins
1'29'103
7
Andrea Dovizioso
1'29'248
8
Jorge Lorenzo
1'29'342
9
Jack Miller
1'29'358
10
Aleix Espargaro
1'29'361
11
Valentino Rossi
1'29'470
Le 16/02/2017
Avec sensiblement le même chrono qu'hier, alors que ses petits camarades ont progressé, Valentino termine la seconde journée d'essais de Phillip Island en huitième position, en étant parti dans la mauvaise direction :
"Aujourd'hui c'est mitigé, parce qu'avant la pause j'étais assez rapide et je me sentais bien avec la moto, même mieux qu'hier.
Je voulais améliorer mon chrono d'hier et, franchement, jusqu'à 13h, ça n'allait pas mal car j'ai refait mon temps d'hier sans time attack. En fait, je suis sorti en pneus neufs, mais j'ai bouclé sept ou huit tours. Je pensais donc pouvoir progresser "facilement", ou en tout cas faire mieux mais je n'y suis pas arrivé.
Cet après-midi, on a essayé de progresser et on devait faire un long run, mais je n'ai jamais été assez rapide et j'ai eu du mal.
Il semble qu'on ait pris la mauvaise direction. Maintenant je vais au stand et on va voir quoi faire pour demain. On a encore des choses à tester et il faudrait surtout essayer d'être constamment plus rapide. Demain on va revenir en arrière et essayer de suivre une autre direction. Le but est d'essayer d'améliorer mes chronos et peut-être de tenter un long run pour comprendre quel est mon rythme.
Ici, je préfère l'ancien carénage. Phillip Island est une piste très particulière, sur laquelle on va très vite, il y a beaucoup de vent. Désormais le carénage devient en quelque sorte une partie du set-up : sur certaines pistes ça va, sur d'autres il vaut mieux utiliser le carénage normal."
Concernant le châssis :
"Je l'ai encore testé aujourd'hui et je penche plus vers le nouveau châssis. Demain on refera peut-être une comparaison, mais en tout cas je préfère le nouveau châssis. On a travaillé sur la version 2017 de la moto, qui de l'extérieur ne change pas beaucoup mais qui, en réalité, est assez différente. On a encore des problèmes pour comprendre la route à suivre. Aujourd'hui on a essayé de progresser et principalement d'avoir un bon rythme en pneus usés, mais franchement il nous faut encore travailler."
Temps des essais
1
Maverick Vinales
1'28'847
2
Marc Marquez
1'29'309
3
Cal Crutchlow
1'29'325
4
Alvaro Bautista
1'29'411
5
Andrea Dovizioso
1'29'483
6
Aleix Espargaro
1'29'501
7
Jonas Folger
1'29'664
8
Valentino Rossi
1'29'674
Le 15/02/2017
Aujourd'hui avait lieu la première des trois journées d'essais prévues sur le circuit de Phillip Island, en Australie. C'est avec brio que Valentino termine cette première séance en réalisant le deuxième temps :
"On a beaucoup travaillé et, au final, mon temps et ma deuxième position sont positifs, car on a eu du mal ce matin. Je n'avais pas beaucoup de feeling avec la moto et j'étais assez lent, mais on a regardé les données pendant la pause, on a un peu travaillé.
Le team a fait du bon boulot, les réglages étaient meilleurs cet après-midi et j'ai sans cesse été assez compétitif. Et puis au final, j'ai fait un bon tour en pneus neufs et je suis deuxième.
Il y a encore beaucoup de travail à faire, en particulier sur le rythme. On est encore en difficulté en pneus usés. Il faut travailler et on espère donc réussir à faire quelque chose dans les prochains jours.
Il faut qu'on travaille sur la moto, parce que, avant toute chose, on ne la comprend pas encore à 100% pour pouvoir trouver son potentiel maximum. C'est la priorité pour demain, surtout le châssis. J'aime beaucoup le nouveau, mais je n'ai pas encore pris de décision à 100%. On l'essaiera encore une fois demain.
Viñales était très fort à Valence et Sepang, mais si vous contrôlez attentivement les temps, Márquez a été plus rapide à Valence, en Malaisie et aujourd'hui. Je pense donc qu'il est l'homme à battre. Surtout en termes de rythme, car il est toujours très régulier, et ils (Honda) travaillent beaucoup pour la course, en pneus usés. Je pense qu'il est la référence.
On essaye toujours d'en dire un peu moins ou de rendre les choses plus négatives qu'elles ne le sont vraiment parce qu'on veut toujours créer la surprise au Qatar. Mais, sincèrement, je savais déjà qu'il était le plus rapide. Pour moi, Márquez et Honda sont désormais supérieurs en termes de rythme. En pneus usés, il est toujours capable d'afficher un très bon rythme et de signer de très bons chronos. Il faut qu'on travaille sur ce point."
Temps des essais
1
Marc Marquez
1'29'497
2
Valentino Rossi
1'29'683
3
Andrea Iannone
1'29'926
4
Maverick Vinales
1'29'989
5
Cal Crutchlow
1'30'065
6
Danilo Petrucci
1'30'262
7
Dani Pedrosa
1'30'281
8
Andrea Dovizioso
1'30'410
Le 01/02/2017
Cinquième pour la troisième et dernière journée de test à Sepang, Valentino s'est rapproché à deux dixièmes du meilleur temps et tire un bilan plutôt positif de ces trois jours en Malaisie :
"Il est vrai que je suis cinquième aujourd'hui et sixième au total, mais je suis à deux dixièmes de Viñales, qui est premier, ce qui n'est pas mal. Il a été très bon, il a fait un super temps. Les premiers ont été très compétitifs, notamment en termes de rythme, mais nous aussi on est dans le coup.
Au final, ça a été un test difficile car très long, mais on a trouvé des choses positives. Le bilan final du test est positif, surtout car on a testé beaucoup de choses qui me plaisent et qui ont amélioré la moto. On a testé pas mal de choses et je suis content de mon chrono, qui est plutôt rapide. Cet après-midi, on a trouvé des solutions plutôt positives et j'ai aussi réussi à mieux piloter. Ça a donc été un bon test initial et on est tous plutôt contents.
J'ai essayé de faire un long run, j'ai fait une dizaine de tours mais j'étais parti avec le pneu tendre parce qu'on voulait faire un test, sauf qu'au bout de six ou sept tours, j'ai dû ralentir car il était trop tendre. On a quand même obtenu des indications intéressantes, que ce soit pour le pneu arrière ou pour l'avant. La moto est plutôt compétitive, c'était surtout le cas cet après-midi où j'ai réussi à mieux rouler.
Sur la M1, les ailerons n'ont jamais fait une grande différence. Naturellement, il faut encore travailler un peu sur tous les aspects, et aussi physiquement parce que je ne suis pas à 100%, mais il nous reste du temps. On est curieux d'aller à Phillip Island où il y aura des températures complètement différentes et qui est une piste différente, pour voir si la moto se comporte bien là aussi."
Temps des essais
1
Maverick Vinales
1'59'368
2
Marc Marquez
1'59'506
3
Andrea Dovizioso
1'59'553
4
Dani Pedrosa
1'59'578
5
Valentino Rossi
1'59'589
6
Alvaro Bautista
1'59'628
7
Casey Stoner
1'59'639
8
Cal Crutchlow
1'59'728
Le 31/01/2017
En bien meilleure forme aujourd'hui, Valentino a pu boucler davantage de tours, le double d'hier pour être exacte alors que la matinée a été en grande partie perdue à cause de l'humidité sur la piste. Au final, il se retrouve avec le quatrième temps et se montre de plus en plus satisfait de sa moto.
Yamaha
a également essayé un nouveau carénage, incluant des ailettes à l'intéreur pour pallier à l'interdiction des ailerons aérodynamiques extérieurs :
"Au final, ça a été une bonne journée. Ce matin on a perdu beaucoup de temps à attendre que les conditions s'améliorent, mais par la suite on a pu faire du bon travail, plus de 50 tours. On avait des choses assez importantes à tester, tout a été plus ou moins positif et mon rythme a été plutôt bon. J'ai tenté un time attack à la fin et je suis en quatrième position. Le top 5, ça va.
Ça avait mal commencé. Les deux jours à Valence puis la première journée ici (en novembre), on était très pessimiste, mais durant la deuxième journée on a beaucoup progressé car on a compris ce qu'il fallait à cette version 2017 pour qu'elle soit plus compétitive. C'est surtout que l'on s'attendait à avoir dès Valence une moto qui soit prête et on était très curieux, au lieu de quoi, comme nous l'a dit Yamaha, la bonne moto serait arrivée en février. Et ça a été le cas, en effet.
Tout ce que l'on a pu tester a apporté une amélioration, ce qui est positif. On a sans cesse progressé. On avait déjà progressé pendant la dernière journée de novembre et, ici, on est tous les deux très rapides dans l'équipe. Zarco et Folger ont eux aussi été compétitifs, ils ont été bons. Quant à Viñales, il est très fort. On verra demain, mais en tout cas aujourd'hui je suis content.
On m'a dit que je ne pouvais pas parler du carénage ! (sourit-il). Mais sincèrement, la première chose c'est qu'il est très beau, il me plaît. Ça ne fait pas tellement de différence. On va continuer à l'utiliser et à le tester demain, on verra. Plus que le carénage, ce qui était important c'était d'avoir un châssis différent, et il me plaît. Ça n'est pas encore décidé, mais la première impression a été qu'il apportait un bénéfice.
On tente d'avoir une moto plus simple à piloter et en particulier sur la seconde moitié de la course, avec moins de stress sur les pneus.
Demain on aura les pneus à tester et ce sera important. On a encore quelques choses intéressantes à tester sur les réglages, puis on continuera la comparaison des deux châssis."
Temps des essais
1
Andrea Iannone
1'59'452
2
Maverick Vinales
1'59'858
3
Alvaro Bautista
2'00'218
4
Valentino Rossi
2'00'254
5
Johann Zarco
2'00'343
6
Hector Barbera
2'00'352
7
Andrea Dovizioso
2'00'441
8
Jorge Lorenzo
2'00'484
Le 30/01/2017
Touché par une migraine, Valentino a repris la piste quelque peu amoindri aujourd'hui. Il est néanmoins content des évolutions apportées sur la moto pour les premiers essais officiels de l'année, qu'il termine huitième pour la première journée sur le circuit de Sepang :
"Ce matin, je me suis réveillé avec un mal de crâne incroyable", explique-t-il. "J'avais très mal. J'ai dû rester dans ma chambre sans lumière, sans bruit, pendant une heure et demie pour essayer d'aller mieux. C'est peut-être l'air conditionné ou le vol, je ne sais pas, mais je ne me sentais pas très bien.
On a commencé à faire beaucoup d'essais, mais on n'a pas eu beaucoup de temps parce qu'on avait beaucoup à faire. Je ne suis pas au maximum", reconnaît l'Italien. "Aujourd'hui, je n'étais pas en forme et j'ai essayé de ne pas boucler trop de tours, parce que j'avais mal à la tête quand je roulais. J'espère donc aller mieux demain. C'est dommage, parce que j'ai perdu presque deux heures ce matin, ensuite cet après-midi il a plu, et on a donc pris un peu de retard.
C'était très intéressant aujourd'hui, parce que pour la première fois, on a testé la véritable moto, ma moto, celle que j'utiliserai toute la saison. Au Japon, ils ont travaillé dur et ont conçu une moto meilleure que le prototype que l'on avait en novembre.
moteur ; on a beaucoup travaillé sur l'électronique et c'est pareil pour le châssis. Mais demain on aura un autre châssis, légèrement différent, suite à nos commentaires sur le premier prototype.
Le dernier jour où l'on était ici, en novembre, on avait réussi à bien progresser. De l'extérieur, la moto est assez similaire à ce que l'on a habituellement, mais en réalité elle est assez différente. Le dernier jour, on a réussi à comprendre un peu ce dont j'avais besoin et j'avais eu un rythme assez élevé, mais la moto était un mélange de nombreuses pièces, nouvelles et anciennes. Quand tu la voyais, elle n'était pas vraiment prête, c'était un prototype. Mais maintenant, elle est arrivée et elle est très belle.
On ne sait jamais grand-chose avec Yamaha, mais hier, quand on a vu la moto, on a vu qu'ils avaient fait du bon boulot. La moto est très bonne concernant tous les petits détails et bien meilleure que le premier prototype. C'était une bonne surprise. Mais, oui, on a beaucoup de travail."
Temps des essais
1
Casey Stoner
1'59'680
2
Andrea Dovizioso
1'59'797
3
Maverick Vinales
2'00'129
4
Alvaro Bautista
2'00'134
5
Andrea Iannone
2'00'489
6
Cal Crutchlow
2'00'569
7
Jonas Folger
2'00'643
8
Valentino Rossi
2'00'694
Le 19/01/2017
Aujourd'hui avait lieu la présentation officielle de l'équipe Yamaha à Madrid, l'occasion de découvrir la livrée 2017 de la moto de Valentino :
"Nous avons pu enchaîner les kilomètres avec la nouvelle moto à Sepang, et nous avons pu déceler un vrai potentiel. Nous pouvons être très forts avec. Il va être important de travailler efficacement jusqu'au Grand Prix du Qatar, le 26 mars.
Il faudra s'adapter aux pneus Michelin. Nous devons progresser, notamment avec les pneus avant. De même, l'électronique sera très importante.
Les tests de pré-saison seront un moment important. Nous aurons une bonne idée de notre niveau. Ce sera aussi la première fois que je vais prendre le guidon de la YRZ-M1, avec ses couleurs Movistar, notre sponsor pour la quatrième année consécutive.
Au cours des trois dernières années, nous avons pris part à des batailles fantastiques. Cette saison, l'objectif est le même : être compétitif et se battre pour la victoire à chaque course. J'ai un nouvel équipier, solide, et je pense que nous pouvons prendre beaucoup de plaisir cette saison.
Chez Yamaha, j'ai toujours eu des coéquipiers très forts, comme le fut Jorge. Ça ne change pas cette année. Dès les essais, Maverick s'est montré à l'aise. Dommage pour moi, je ne m'attendais pas ce qu'il soit aussi rapide.
La rivalité en piste est toujours très dure, en particulier avec votre coéquipier, mais je pense que nous pouvons avoir une bonne relation. En 2013, quand je suis revenu chez Yamaha, ma relation avec Lorenzo n’était pas si mauvaise. Nous avons eu quelques problèmes à la fin de l’année 2015. Je pense que nous pouvons avoir une bonne relation, mais surtout que nous pouvons travailler ensemble sur la moto pour l’améliorer."
Le 15/12/2016
Interview de Valentino à l'occasion du Monza Rally Show dans son intégralité, ainsi que quelques déclarations de Uccio et de Graziano, présents sur les lieux :
Valentino, félicitations pour votre victoire, votre cinquième sur quatre roues à Monza. Une telle conclusion, c’est la meilleure manière de finir l’année non ?
"Finir la saison avec une victoire, c’est toujours le meilleur moyen de commencer la suivante. Je dis tout le temps que rouler ici à Monza, c’est un plaisir. Mais quand tu gagnes, c’est mieux (Il se marre). La pression m’a aidé à rester concentré jusqu’à la fin. J’ai vraiment poussé, pour rester dans la course. C’était vraiment un chouette rallye."
La saison de MotoGP est clôturée mais vous avez manifestement encore besoin d’adrénaline…
"Chaque fois que j’arrive à Monza, je suis excité parce que je sais que je vais rouler contre des gars rapides. Le rallye, j’adore ça. Un jour, peut-être j’en referai. Mais bon, pendant la saison, je n’ai jamais trop le temps."
Je viens de discuter avec votre papa…
(Il coupe). "Et alors, ça va, il a été bon ?"
(Un peu décontenancé) Heu oui…
"Je ne l’ai pas encore vu…"
Il expliquait que, qu’importe le nombre de roues, quand vous vous visualisez en gagnant, vous êtes rapide, quoi qu’il arrive.
(Rires). "J’ai déjà pas mal d’expérience au volant et j’apprécie vraiment. Forcément, pas autant qu’en moto mais bon, je me sens bien, et surtout, je m’amuse bien. Et puis, rouler me permet de me changer les idées. Bon, cette année, ça n’a définitivement rien à voir avec ce qui s’est passé en 2015. L’année dernière, enfin sa conclusion, a été très difficile à digérer pour moi (NDLR : Pour faire simple, il avait perdu le titre à cause d’une alliance espagnole Marquez-Lorenzo contre lui). En même temps, le fait d’avoir pu rouler ici à Monza m’avait déjà permis d’oublier un peu. Prendre la voiture, aller à fond, et, surtout gagner, était comme un nouveau départ, tu vois ? Les deux semaines après Valence, l’année dernière, elles étaient vraiment dures. Cette année, j’étais bien plus relax. Mais bon, avec encore l’envie de gagner. On ne se refait pas…"
Finalement, vous êtes plutôt deux ou quatre roues ?
"Ahhh, une bonne question (rires). A la fin, la moto. J’adore les voitures, particulièrement le rallye. Quand j’étais gamin, Graziano, mon papa, m’emmenait souvent. En moto aussi, forcément mais, aussi loin que je me souvienne, on allait la nuit faire des tours autour de Tavullia en voiture et j’adorais ça. Mais bon, la première passion, c’est la moto."
Justement, parlons motos. Vous venez d’effectuer une série de tests à Valence puis surtout lors de sessions confidentielles en Malaisie avec la nouvelle Yamaha…
"C’était important de rouler là-bas. On y a comparé l’ancienne moto et sa nouvelle version, pour la saison prochaine. Et franchement, je suis bien plus optimiste qu’après les premiers tests à Valence. Spécialement à propos du châssis. Le feeling était déjà bon en Espagne mais les tests en Malaisie, où j’ai pu rouler plus, m’ont permis de vraiment sentir le potentiel de la machine."
Sans Jorge Lorenzo, désormais chez Ducati, dans vos pattes…
"Tu sais, quand j’ai compris, la toute première fois, que Lorenzo allait changer de team, je me suis dit « ahhhh » (Il s’esclaffe en se frottant les mains). Cela dit, sur la piste, il est très difficile de trouver un coéquipier qui a ses qualités, qui est aussi rapide que lui. Mais bon, j’ai cru comprendre que Maverick (Vinales) serait au minimum aussi fort que lui… J’ai eu l’occasion de le voir à l’œuvre, il est vraiment très rapide et précis dans son travail sur la moto. On a pas mal discuté et on était d’accord sur la plupart des sujets, ce qui est plutôt pas mal. Et on a déjà amélioré plusieurs détails sur la moto grâce à notre collaboration. J’espère qu’on va continuer dans ce sens…"
Vous en êtes où avec votre meilleur ennemi ?
"Après le dernier Grand Prix à Valence, Lorenzo et moi, on a discuté. Il le fallait et franchement, c’était un bon moment. C’est clair que notre relation, particulièrement après ce qui s’est passé l’année dernière, était, on va dire, pas facile, mais bon, on est ensemble depuis longtemps, donc… Il est venu vers moi et est revenu sur les réussites de notre collaboration. Franchement, c’était un bon moment. Je suis content qu’il ait eu lieu. On a même fait une photo souvenir…"
L’année prochaine, vous formerez donc la paire avec Vinales. N’aviez-vous pas déclaré que ça aurait été plus facile avec Pedrosa ?
"Je l’ai dit mais c’était plus une blague qu’autre chose. Pedrosa est un peu trop vieux (NDLR : trente-et-un ans). En plus, il doit être un coéquipier assez compliqué, si j’ose dire. Et puis, sinon, je n’ai aucun droit comme ça peut parfois se faire en Formule 1. C’est Yamaha qui décide, point."
En tout cas, vous voilà en vacances. Vous allez faire quoi jusqu’à la reprise, en mars, au Qatar ?
"Essayer de me reposer un peu. Cette saison a été très longue, très usante nerveusement. Là, je suis officiellement en vacances, ça va faire du bien. Je pense que je vais rester à la maison, relax. J’espère qu’il va neiger, comme ça j’irai faire un peu de snowboard."
Vous allez disputer votre dix-huitième saison en catégorie reine. Doux euphémisme d’affirmer que vous connaissez tous les rouages de la chose. Pour autant, avez-vous encore des choses à modifier, à bonifier ?
"Je vais changer quelques petits détails. Des petites choses qui vont me permettre de m’améliorer. Même si, à la fin, c’est toujours un peu la même chose. Je commence à connaître la chanson : travailler sa condition et préparer le corps à la saison nouvelle, essayer de rester sur la moto, enchaîner les exercices sur différents types de moto pour arriver au top lors de la première course."
Vous êtes sous contrat avec Yamaha jusqu’en 2018. Mais pourriez-vous, à l’image de ce que vient de faire Nico Rosberg, arrêter plus tôt, sur un nouveau titre mondial ?
"J’aimerais bien avoir ce problème (Il se marre). Concernant Nico, quitter le circuit, comme ça, avec un titre de champion du monde, franchement d’un certain point de vue, je trouve ça bien parce que tu stoppes en tant que numéro 1. Mais, en même temps, c’est une décision assez choquante pour tout le monde je pense. C’est en tout cas quelque chose de très personnel. S’il a décidé de faire cela, on doit être d’accord avec lui…"
En tout cas, certains médias sud-américains vous esquissent déjà un avenir au Dakar…
"Le Dakar, oui peut-être. Enfin, un jour, quand j’aurai raccroché avec le Moto GP, ce qui n’est pas encore défini. C’est un fameux challenge pour moi, donc, le genre de truc qui me botte. Mais je pense que ça doit être vraiment difficile. En fait, c’est peut-être mieux que je pense aux 24heures du Mans. Plus facile (rires)."
Valentino, dernière question. Vous savez, je viens de Belgique, le pays du plus beau circuit du monde… Mais vous n’avez jamais roulé à Spa-Francorchamps…
"Jamais, en effet. Je n’ai même jamais fait un seul tour. Pourquoi ? Simplement parce qu’il n’y a pas de MotoGP sur votre circuit. Mais je veux rouler à Spa-Francorchamps, sur ce superbe circuit, et je le ferai, c’est une certitude. C’est quelque chose que je dois absolument réaliser avant de prendre ma retraite. Les 24 heures à Spa-Francorchamps, je les ai mises dans la liste des courses que je veux faire, comme les 24 heures du Mans ou celles du Nurburgring."
Déclarations de Uccio, son ami :
Vale, il le connaît depuis "la crèche". C’est dire, si, entre les deux gaillards, la relation est fusionnelle. "Je me souviens, quand on était gamin, nos amis allaient jouer au foot. Nous on préférait faire du tricycle… », se marre Alessio Salucci dit Uccio, l’ombre indissociable, le meilleur pote, le confident et l’assistant du Doctor. Il gère également la VR46 Riders Academy, vivier de talents en devenir, et accompagne Valentino dans tous ses déplacements. « Avec Vale, on est avant tout amis. Une amitié, très forte, qui nous lie depuis qu’on a quatre ans. Ce que je dois lui dire, je lui dis, toujours. S’il fait une erreur, par exemple. Parfois, il me demande des conseils. Sur un virage particulier, par exemple, la façon dont il a pris une courbe. On parle beaucoup, on analyse tout. Quand il y a une grosse décision, on en discute toujours énormément."
Uccio le sait, il nourrit sa passion dans la complicité exacerbée qu’il entretient avec son champion d’ami, au fil des ans, alors que, doucement, le spectre de la retraite vient taper au coin du casque. "Aujourd’hui, on a trente-sept ans. Trente-huit, même, pour Vale en février. Forcément dans la théorie, il faudrait arrêter d’ici deux ans, quand son contrat chez Yamaha sera arrivé à son terme. Mais bon, avec Valentino, on ne sait jamais. Tout dépendra de s’il est toujours rapide ou pas. Mais s’il l’est toujours, pourquoi stopper ? Tout ce que je sais, c’est que quand il raccrochera, il ne restera pas à la maison affalé dans son fauteuil (il mime, en même temps, la chose en se marrant). Il a besoin d’adrénaline, c’est certain. Alors pourquoi pas continuer, après en voiture… Je ne sais pas, on verra."
Déclarations de Graziano Rossi, son père :
La lumière, ce n’est pas vraiment son truc. Graziano Rossi laisse bien volontiers l’effervescence à son "campione" de fiston, préférant une discrétion relative qui ne demande qu’à s’évanouir dans l’évocation dorée. L’œil est brillant, le verbe, typique, chantant comme une belle italienne. La fierté, évidente.
"J’avoue, qu’aujourd’hui encore, le papa a parfois du mal à réaliser", pose-t-il dans une allégresse éclatant en signes manifestes. "C’est même compliqué. Tu essayes toujours de te persuader que tu ne vois pas son talent pour ne pas t’enflammer. Enfin, ça c’était surtout avant, dans les catégories inférieures. Désormais, j’ai quand-même un peu pris l’habitude… La première fois qu’il a gagné en 500cc, je me suis dit "peut-être que mon fils à quelque chose."
Mais bon, j’étais loin de penser qu’il allait réaliser tout ça. C’était en Angleterre, à Donington. Il faisait dégueulasse. A ce moment là, j’avais vraiment de longs cheveux, jusqu’en bas du dos. Ce jour-là, je les ai coupés. Comme pour me souvenir. Et je les ai gardés, d’ailleurs je les ai toujours. Ils sont comme un signe, quelque chose qui me permet de me souvenir du jour où j’ai commencé à réaliser."
Depuis, les cheveux… courts, ont viré au poivre et sel. Et Graziano s’est peu ou prou habitué au statut divin de son fils. "En fait, je pense qu’il est populaire parce que c’est un champion. Mais il tient aussi sa popularité de son caractère, de cette capacité qu’il a à sympathiser avec les gens", explique-t-il, avant de couper, quelques secondes, comme pour mieux trouver ses mots.
"Quand un pilote gagne des courses, forcément son statut change. Il devient populaire. Mais pour Valentino, il y a autre chose que le palmarès, c’est ce qui le différencie des autres. L’attitude, le caractère, ce côté sympathique et toujours la phrase pour rire. Ca aide je pense... Et peut-être aussi ses magnifiques yeux bleus", s’esclaffe l’ancien pilote Suzuki, Yamaha et Morbidelli, fin des années septante et début de la décennie suivante. Bilan, une expérience de la bécane, une addiction à la vitesse et trois victoires en 250cc. Un virus transmis au Doctor.
Mais voilà des années que papa Graziano a remisé dans la poche intérieure de sa combinaison les conseils et suggestions. "Probablement l’une des dernières fois, et des premières d’ailleurs, que je lui ai donné un conseil, c’était en mini-moto. Il devait avoir dix ans. Il avait signé la pôle. Mais j’ai réalisé que, du coup, il était mal placé pour prendre la bonne trajectoire lors du premier virage. Je lui ai dit qu’il valait mieux partir directement à gauche. Il m’a répondu, sûr de lui : "crois moi papa, tu verras" et il est parti à droite. Il a gagné. Depuis, plus de conseils (rires)."
Lui était parfois trop impétueux, ardent, sur la moto. "J’était un pilote complètement différent de lui. J’étais peut-être rapide mais je n’étais pas un pilote régulier. Enfin, je veux dire que j’avais du mal à finir les courses, je tombais pas mal. Vale est aussi très rapide mais lui, en plus, il assure en faisant nettement moins d’erreurs que moi, il est fiable. Grandissime différence…"
L’avenir de son nonuple champion du monde de fils, il l’esquisse dans cette vitesse grisante. Forcément. Reste à déterminer le nombre de roues. "On lui a proposé, il y a quelques années, de piloter une Formule 1. Il a refusé parce que sa passion pour le MotoGP était trop forte, il savait qu’il avait encore quelque chose à y faire. Mais cela ne veut pas dire que quand il en aura fini avec le MotoGp, il n’explorera pas d’autres pistes."
Pas de quoi inquiéter un Graziano à l’aphorisme léger et à la conclusion limpide. "Si mentalement, vous arrivez à vous projeter en tant que gagnant, alors ça peut-être en voiture comme en karting, vous irez vite."
Le 04/12/2016
Vainqueur des 45 kms de la huitième spéciale, Valentino a ensuite "gérer" les deux dernières spéciales avec une seconde place pour remporter le Monza Rally Show, la cinquième fois depuis qu'il y participe.
En finale ensuite du Master Show, contre Dani Sordo, il le remporte alors que ce dernier ait dû abandonner sur casse moteur.
Position
Temps
Distance
Spéciale n°8
1er
22'02.7
- 2.9
Spéciale n°9
2e
4'03.0
+2.1
Spéciale n°10
2e
1'19.7
+2.2
Total
1er
1:31'22.7
-18.4
Le 03/12/2016
D'une régularité exemplaire, Valentino poursuit sur sa lancée et termine la seconde journée du Monza Rally Show en tête.
Position
Temps
Distance
Spéciale n°3
2e
5'27.5
+ 1.7
Spéciale n°4
2e
15'57.0
+1.1
Spéciale n°5
2e
5'25.2
+0.9
Spéciale n°6
1er
21'31.1
-7.5
Spéciale n°7
3e
5'23.3
+1..5
Total
1er
1:03'57.3
-12.4
Le 02/12/2016
Comme tous les ans, Valentino participe ce week-end au Monza Rally Show. Toujours au volant de sa Ford Fiesta WRC, il retrouve parmi les plus sérieux concurrents, Dani Sordo sur Hyundai i20 WRC et Tony Cairoli sur Citroën DS3 WRC.
La première journée s'est plutôt bien passée, puisque après avoir terminé second des deux premières spéciales, Valentino se retrouve en tête du classement après que Dani Sordo n'eut une pénalité de cinq secondes.
Position
Temps
Distance
Spéciale n°1
2e
4'44.7
+ 1.0
Spéciale n°2
2e
5'28.5
+ 0.8
Total
1er
10'13.2
- 3.2
Le 25/11/2016
Valentino était ces deux derniers jours en Malaisie, sur le circuit de Sepang pour des essais privés Yamaha. Il a pu pour la première fois, utiliser la M1 2017 dans sa version complète, c'est-à-dire châssis et moteur, contrairement à Valence où il s'agissait d'une moto hybride.
Les tests étaient privés, il n'y a donc pas de déclarations officielles des pilotes, mais Valentino s'est dit satisfait de la nouvelle moto, il a eu beaucoup de matériel à tester et a été en mesure d'achever le programme de travail en réalisant une soixantaine de tours par jour, avec des résultats positifs.
Le 17/11/2016
Son commentaire sur sa deuxième et dernière journée d'essais à Valence, avant de partir en Malaisie, pour un test privé avec Yamaha sur le circuit de Sepang, les 23 et 24 novembre :
"On a un peu travaillé pour Michelin, on a testé quelques pneus qui n'étaient pas mal, et à part ça on a opéré beaucoup des comparaisons. Mon feeling avec le moteur est le même qu'hier, au sens où c'est la première évolution et qu'il y a encore beaucoup de travail à faire. Aujourd'hui, j'ai réussi à parcourir plus de kilomètres avec le nouveau châssis, qui est assez différent, mais on a encore besoin de beaucoup de kilomètres pour définir les bons réglages.
Cela a été du bon travail. On a beaucoup de travail à faire surtout sur le moteur, mais aussi sur le châssis. Mon premier feeling avec le châssis est bon, j'ai fait un peu de tours, mais il faut quelque chose de différent en matière de réglages, on a donc besoin de plus de temps pour comprendre son équilibre.
Mon feeling est très similaire à celui d'hier. Ce n'est que la première étape, mais ma première impression est qu'il n'y a pas une amélioration énorme. On doit se concentrer sur le moteur à l'accélération et essayer d'avoir une bonne sortie de virage.
Le prochain test, en Malaisie, sera important. On réunira toutes les nouveautés, le châssis et le moteur, et on va voir si on arrive à être plus compétitif.
J'ai monté des pneus neufs à un certain moment. Peut-être que j'aurais pu faire un peu mieux, mais je n'étais pas particulièrement rapide. Quand on a monté les pneus neufs, on utilisait l'ancienne moto et les chronos étaient donc plus ou moins ceux du week-end."
Le 16/11/2016
Septième pour boucler la deuxième journée d'essais à Valence, Valentino s'attendait à une amélioration du moteur plus significative :
"J’attendais un peu plus de cette première évolution du moteur, il y a encore du travail à faire. En ce qui concerne le cadre, le premier contact avait été positif mais j’ai ensuite chuté et je n’ai pas pu continuer à rouler avec. Nous avons encore des kilomètres à faire mais globalement, la journée a été productive."
Temps des essais
1
Maverick Vinales
1'29'975
2
Marc Marquez
1'30'171
3
Andrea Dovizioso
1'30'443
4
Andrea Iannone
1'30'599
5
Dani Pedrosa
1'30'686
6
Cal Crutchlow
1'30'709
7
Valentino Rossi
1'30'709
8
Jorge Lorenzo
1'30'744
Le 15/11/2016
La première journée d'essais à Valence s'est soldée par un tir groupé des pilotes officiels Yamaha. En effet, après avoir occupé la première place à la mi-journée tout en ayant pris la piste dans les derniers, Valentino termine la journée avec le deuxième temps, à seulement vingt millièmes de seconde de son nouveau coéquipier, Maverick Vinales.